Poèmes
Dans mon jardin: Rêveries
Geneviève SEZILLE
Par la fenêtre ouverte
je laisse vagabonder
mes pensées.
Un couple de sucriers
se met a chanter,
en un duo d'amour
s'ébat et se fait la cour.
Une feuille de mahogany;
d'un vert de velours bien poli,
doucement virevolte,
et sans révolte,
atterri… sur un nid.
Ce joli colibri s'éveille,
et a tire d'ailes,
va picorer
les fleurs toutes belles,
qui se pâment au soleil,
uniques, sans pareil.
Le jaune d'or de l'alamanda,
brille de cent mille éclats !
Ce que tu as de plus,
fragile hibiscus,
cette vie éphémère,
dont tu peux être fier !
Les royaux et majestueux palmiers,
font frissonner
leurs branches entrelacées.
Une guirlande de bougainvillées,
vient affronter,
une mangouste apeurée,
qui, telle une biche effarouchée,
s'approche avec curiosité.
Un anoli, au regard qui luit,
jette un oeil froid,
sur sa proie.
Une légère pluie,
vient parsemer,
de ses gouttes dorées,
le gazon vert de gris.
Un nuage passe,
et laisse la place,
a un ciel idéal,
pour fêter les blanches vestales.
Par la fenêtre ouverte
je laisse vagabonder
mes pensées.
Un couple de sucriers
se met a chanter,
en un duo d'amour
s'ébat et se fait la cour.
Une feuille de mahogany;
d'un vert de velours bien poli,
doucement virevolte,
et sans révolte,
atterri… sur un nid.
Ce joli colibri s'éveille,
et a tire d'ailes,
va picorer
les fleurs toutes belles,
qui se pâment au soleil,
uniques, sans pareil.
Le jaune d'or de l'alamanda,
brille de cent mille éclats !
Ce que tu as de plus,
fragile hibiscus,
cette vie éphémère,
dont tu peux être fier !
Les royaux et majestueux palmiers,
font frissonner
leurs branches entrelacées.
Une guirlande de bougainvillées,
vient affronter,
une mangouste apeurée,
qui, telle une biche effarouchée,
s'approche avec curiosité.
Un anoli, au regard qui luit,
jette un oeil froid,
sur sa proie.
Une légère pluie,
vient parsemer,
de ses gouttes dorées,
le gazon vert de gris.
Un nuage passe,
et laisse la place,
a un ciel idéal,
pour fêter les blanches vestales.
Mon arbre
Geneviève SEZILLE
Un jour, alors qu'assoupie
à l'ombre d'un impérial mahogany,
protégée du soleil par ses tendres
et verts feuillages
je me laissais emporter par les rêves,
un œil fixé sur le ciel dessinant les nuages.
Petite, me dit mon imposant ami !
Je ne t'appartiens pas !
La terre ne t'appartient pas !
Toi et moi appartenons à la terre !
Tu es née de la terre
et tu retourneras à la terre.
Quand la mort t'emportera
poussière tu deviendras,
de tes cendres émergeront des racines
et de toi un arbre renaîtra.
Sur ces mots pleins de sagesse
un pan du ciel se déchira,
un fleuve d'argent
sur la terre se déversa.
Aujourd'hui, mon cœur saigne
au bruit aigu de la tronçonneuse
pénétrant au centre de la chair
de mon arbre impuissant !
Un arbre décapité
qui gît, couché au sol,
est une vie qui s'éteint ;
est une âme qui déserte les forêts.
Un arbre est un poème
qui chante la nature !
Enfant !
Plante un arbre !
Arrose-le de ta main de satin
Confie-lui tes secrets
Il restera muet !
Regarde le grandir
sur fonds de pastel
Regarde le s'offrir
à la voûte du ciel.
Un jour, alors qu'assoupie
à l'ombre d'un impérial mahogany,
protégée du soleil par ses tendres
et verts feuillages
je me laissais emporter par les rêves,
un œil fixé sur le ciel dessinant les nuages.
Petite, me dit mon imposant ami !
Je ne t'appartiens pas !
La terre ne t'appartient pas !
Toi et moi appartenons à la terre !
Tu es née de la terre
et tu retourneras à la terre.
Quand la mort t'emportera
poussière tu deviendras,
de tes cendres émergeront des racines
et de toi un arbre renaîtra.
Sur ces mots pleins de sagesse
un pan du ciel se déchira,
un fleuve d'argent
sur la terre se déversa.
Aujourd'hui, mon cœur saigne
au bruit aigu de la tronçonneuse
pénétrant au centre de la chair
de mon arbre impuissant !
Un arbre décapité
qui gît, couché au sol,
est une vie qui s'éteint ;
est une âme qui déserte les forêts.
Un arbre est un poème
qui chante la nature !
Enfant !
Plante un arbre !
Arrose-le de ta main de satin
Confie-lui tes secrets
Il restera muet !
Regarde le grandir
sur fonds de pastel
Regarde le s'offrir
à la voûte du ciel.
Chut, écoute ...
Geneviève SEZILLE
Chut !
Ecoute,
écoute !
Ecoute le grillon
qui lance sa chanson
Ecoute la grenouille,
qui, déjà, se mouille,
Ecoute la luciole
qui batifole
Ecoute le vent
qui siffle en passant
Ecoute l'alizé
qui fait tout iriser
Ecoute le volcan
qui gémit sourdement
Ecoute la mer
qui n'est pas en colère
Ecoute les fleurs
qui exhalent leur odeur
Chut !
Ecoute,
écoute !
On entend le silence.
Chut !
Ecoute,
écoute !
Ecoute le grillon
qui lance sa chanson
Ecoute la grenouille,
qui, déjà, se mouille,
Ecoute la luciole
qui batifole
Ecoute le vent
qui siffle en passant
Ecoute l'alizé
qui fait tout iriser
Ecoute le volcan
qui gémit sourdement
Ecoute la mer
qui n'est pas en colère
Ecoute les fleurs
qui exhalent leur odeur
Chut !
Ecoute,
écoute !
On entend le silence.
Les rivières
Geneviève SEZILLE
Rivière Madame,
Trénelle Grosses Roches…
Que de rayons de soleil
De joie, de pleurs, d'amitié
Ancrés dans ma mémoire !
Passe le temps
Passe trop vite, le temps.
J'aime regarder
Les eaux tumultueuses dévaler les pentes,
Se fracasser sur les rochers
Puis s'écouler impétueusement
Parées de leurs deux majestueuses cascades
Aux arcs en ciel multicolores
J'aime voir
. Frissonner les flots limpides sur les cailloux
. Frétiller les piskèts
. Se cacher les kribichs, chevrettes,
boucs ou grands bras sous les galets
. Se trémoussser loches ou lapias
sans souci du danger
. S'agiter en tous sens les titiris
entraînés par le toboggan des petits
canaux domestiques, et se regrouper,
en bas des ruelles, dans de grands paniers d'osier
. Se refléter les mille couleurs du mâle djokock ou
le gris sombre de sa femelle
J'aime discerner
Au loin
Les femmes majestueuses
Le traye de linge sur la tête
Arpenter les rues de terre
Rejoindre leur roche quotidienne
J'aime surprendre
Les laveuses à genoux
Ou assises sur un rocher
Devant l'eau claire
Le madras autour des reins
Le foulard sur la tête
Coiffées de leur grand bakoua,
Chapeau de paille en cachibou ou aroman
Rivière Madame,
Trénelle Grosses Roches…
Que de rayons de soleil
De joie, de pleurs, d'amitié
Ancrés dans ma mémoire !
Passe le temps
Passe trop vite, le temps.
J'aime regarder
Les eaux tumultueuses dévaler les pentes,
Se fracasser sur les rochers
Puis s'écouler impétueusement
Parées de leurs deux majestueuses cascades
Aux arcs en ciel multicolores
J'aime voir
. Frissonner les flots limpides sur les cailloux
. Frétiller les piskèts
. Se cacher les kribichs, chevrettes,
boucs ou grands bras sous les galets
. Se trémoussser loches ou lapias
sans souci du danger
. S'agiter en tous sens les titiris
entraînés par le toboggan des petits
canaux domestiques, et se regrouper,
en bas des ruelles, dans de grands paniers d'osier
. Se refléter les mille couleurs du mâle djokock ou
le gris sombre de sa femelle
J'aime discerner
Au loin
Les femmes majestueuses
Le traye de linge sur la tête
Arpenter les rues de terre
Rejoindre leur roche quotidienne
J'aime surprendre
Les laveuses à genoux
Ou assises sur un rocher
Devant l'eau claire
Le madras autour des reins
Le foulard sur la tête
Coiffées de leur grand bakoua,
Chapeau de paille en cachibou ou aroman
.../...
J'aime voir les lavandières
Frotter les taches réfractaires
Fesser le linge, le battre sur les pierres plates,
Le retourner, le compresser, le rincer, l'essorer
Le blannir
Etendre les vêtements propres
Au soleil sur les rochers
Frotter les taches réfractaires
Fesser le linge, le battre sur les pierres plates,
Le retourner, le compresser, le rincer, l'essorer
Le blannir
Etendre les vêtements propres
Au soleil sur les rochers
Les enfants aux reflets dorés comme le miel
S'amuser, rire, chanter
Se baigner, s'éclabousser
Sauter dans le doum, le grand bassin naturel
Puis se sécher et se raconter des histoires
Tous assis sur la grande pierre plate
A l'ombre du mythique fromager
J'aime entendre les lésivèz
. Gronder la marmaille
qui se chamaille
. Entonner des chants populaires
ou importés de l'opéra de Saint Pierre
Entendre
. Leurs éclats de rires
. Leurs voix s'animer, s'amplifier
Ecouter
Ces besogneuses - poteaux mitan -.
S'invectiver, se donner la réplique ou des conseils d'amies
dans un créole pétillant, lumineux et volcanique :
Langage de sentiment, langage de passion.
Nos lavandières ne sont pas en colère !
C'est là leur imaginaire
C'est là leur façon de se parler
Leur façon de s'aimer.
Leur fougue est le soleil
Leur éclat de voix : les alizés
Leurs mains infatigables et généreuses : leur hospitalité.
Aujourd'hui place aux buldozers
Aujourd'hui la nature est en peine
Il n'y a plus d'eau claire,
Plus de belles rivières
Rien que des ruisseaux.
Ruisseaux sans âme,
Ruisseaux au mince filet d'eau.
Où sont donc les rivières
Et les lavandières d'antan !
L'institutrice
Geneviève SEZILLE
Toi, la mère de tous les enfants,
La remplaçante
La confidente,
La femme dévouée ;
L'amie patiente,
La femme aimée.
L'universalité t'est demandée
Ton savoir ne s'arrête pas
A la géographie, au français
aux mathématiques, à l'histoire
Et toutes les matières
Dites d'éveil !
Il te faut faire chanter
Et aussi te démener
Dans la chaleur et les intempéries
D'une cour d'école,
D'un stade plus ou moins éloigné.
Tel un torrent dompté
Tu brises les écueils
Pas de cailloux relégués
Tu sais maîtriser les rochers !
Toutes les difficultés tu les affrontes
Il n'y a pas de laissés pour compte !
Sur chacun tu te penches !
Une caresse des yeux,
Un sourire malicieux,
Et tu redonnes confiance
A celui qui perd patience.
Si tu as un moment de découragement,
Tu regardes travailler tes petits,
C'est ta bouffée de bonheur !
Et te voilà repartie
Sur le chemin,
Non seulement des écoliers,
Mais aussi, des vies.
Toi, la mère de tous les enfants,
La remplaçante
La confidente,
La femme dévouée ;
L'amie patiente,
La femme aimée.
L'universalité t'est demandée
Ton savoir ne s'arrête pas
A la géographie, au français
aux mathématiques, à l'histoire
Et toutes les matières
Dites d'éveil !
Il te faut faire chanter
Et aussi te démener
Dans la chaleur et les intempéries
D'une cour d'école,
D'un stade plus ou moins éloigné.
Tel un torrent dompté
Tu brises les écueils
Pas de cailloux relégués
Tu sais maîtriser les rochers !
Toutes les difficultés tu les affrontes
Il n'y a pas de laissés pour compte !
Sur chacun tu te penches !
Une caresse des yeux,
Un sourire malicieux,
Et tu redonnes confiance
A celui qui perd patience.
Si tu as un moment de découragement,
Tu regardes travailler tes petits,
C'est ta bouffée de bonheur !
Et te voilà repartie
Sur le chemin,
Non seulement des écoliers,
Mais aussi, des vies.
Un regard
Geneviève SEZILLE
Regard pénétrant
Regard fuyant
Regard passionné
Regard évidé
Regard complice
Regard factice
Regard exalté
Regard modéré
Regard d’acier
Regard éthéré
Regard blafard
Regard hagard
Regard de sang
Regard méchant
Regard de bonté
Regard d’agressivité
Regard brûlant
Regard ardent
Regard de haine
Regard de peine
Regard de mépris
Regard qui sourit
Un regard
N’est pas le fruit du hasard
Il est le reflet et le prix
De la vie